Repères Biographiques

Pour plus de détails et une mise une perspective des engagements et de la vie de Charles Gide, consulter la biographie Charles Gide 1847-1932 L’esprit critique, publiée en introduction de la collection des Œuvres de Charles Gide.

A noter que toutes les participations de Charles Gide à des associations ne sont pas recensées ci dessous. Certaines ont été négligées, parfois parce qu’il n’a pas été possible de les dater précisément – ainsi par exemple du Touring-club de France ou de la Société protectrice des animaux auxquelles Charles Gide a adhéré très tôt ou de la Société des amis de Fourier dont il était pourtant Président. Et beaucoup nous sont certainement inconnues. Merci à ceux qui seraient en mesure d’apporter des compléments ou des précisions à cette liste de les communiquer au webmaster de ce site.

  • 29 juin 1847 :
    • Naissance à Uzès(Gard)  de Charles Gide, fils de Tancrède Gide et de Clémence Garnier. Trois des enfants du couple mourront en jeune âge et seuls survivront Charles et son frère aîné, Paul, le futur père d’André Gide.

      Charles passe ses trois premières années en nourrice, dans la campagne uzégeoise.

      Ecole primaire à « l’enseignement mutuel » d’Uzès puis au Collège de cette ville. Mais Charles Gide ne sera pas envoyé au lycée à Nîmes et préparera le baccalauréat à la maison.

  • 1865 :
    • Réussite au baccalauréat es-lettres, échec au baccalauréat es-sciences.
  • 1866 :
    • Installation à Paris avec sa mère pour des études de Droit menées sans grande conviction mais sans difficulté.
  • 1871 :
    • Mobilisé en janvier dans la 3° légion, il n’aura jamais l’occasion de se battre. Premiers articles ironiques sur cette campagne militaire dans le Journal d’Uzès. Démobilisé en avril, retourne à Uzès.
  • 1872 :
    • Soutient sa Thèse de doctorat en droit : Du droit d’association en matière religieuse
  • 1874 :
    • Passe et réussit l’agrégation de droit. Est nommé professeur-adjoint à la faculté de droit de Bordeaux. Son peu de goût pour le droit va l’amener à se tourner vers l’économie, un décret de 1877 créant des chaires d’économie politique dans les facultés de droit. Titularisé en 1879.
  • 1877 :
    • Adhésion à la très libérale Société d’économie politique de Paris. Il est également membre de la Société d’économie sociale, animée par les disciples de Le Play dont il démissionnera en 1889. Première conférence d’économie à la faculté de théologie protestante de Montauban sur « La hausse des prix ».
  • 1878 :
    • Mariage à Nîmes avec Adelina Anna Im Thurm, issue d’une famille suisse établie dans le midi de la France. Le couple aura trois enfants, Jeanne (née en 1879), Paul (1884) et Edouard (1889).
  • 1879 :
    • Première publication d’économie Le Christianisme au XIX° siècle  : « Lettres sur les machines et la division du travail »
  • 1880 :
    • Premier contact épistolaire avec Walras
  • 1880 :
    • Nommé, à sa demande, à la Faculté de droit de Montpellier qui vient d’être recrée. Il y occupe la première chaire d’économie politique.
  • 1884 :
    • Parution de la première édition des Principes d’économie politique. Une seconde édition assez profondément remaniée parait en 1889. Au total les Principes auront 26 éditions entre 1884 et 1931 et seront traduits, parfois plusieurs fois, en 19 langues étrangères, plus une édition en braille.
  • 1886 :
    • A l’instigation de la Société d’économie populaire de Nîmes, Charles Gide donne dans cette ville une conférence sur « Fourier et la coopération » qui  marque son entrée en coopération. Il est chargé de faire le discours d’ouverture du second congrès coopératif qui se réunit à Lyon en septembre 1886 (« La coopération et le parti ouvrier en France »). Il rédige également le manifeste (« Ni révoltés, ni satisfaits ») qui figure dans le premier numéro de L’Emancipation , petite revue coopérative publiée à Nîmes à partir de 1886 et qui exprimera le point de vue de se qui sera désignée de façon ironique – avant que Charlels Gide n’en fasse un drapeau – comme « l’Ecole de Nîmes ». Charles Gide publiera  plus de 800 articles dans cette revue de 1886 à 1931 dont il ne deviendra toutefois le directeur qu’en 1914. Avant cette date, c’est Edouard de Boyve qui en est le directeur. Ce dernier, qui avait réuni le premier congrès coopératif à Nîmes en 1885, constitue, avec Auguste Fabre et Charles Gide la trilogie de l’Ecole de Nîmes.
  • 1887 :
    • Création de la Revue d’économie politique dont il assure la direction. Il en restera officiellement Rédacteur en chef jusqu’à sa mort mais en passera progressivement la direction effective à Charles Rist après la première guerre mondiale.
  • 1887 :
    • Charles Gide est l’un des deux seuls signataires laïcs de l’appel à la création d’une Association protestante pour l’étude pratique des questions sociales (APEPQS) qui réunit son premier congrès à Nîmes en 1888 et qui l’élit vice-président.
  • 1888 :
    • Tente de créer à Montpellier une coopérative de consommation « La prévoyance montpelliéraine »
  • 1889 :
    • La femme de Charles Gide hérite de ses parents un domaine viticole « Les Sources », situé à Bellegarde du Gard au sud de Nîmes.
  • 1891 :
    • S’installe dans la villa de Saint Martin de Prunet, à la limite sud de la ville de Montpellier C’est actuellement  le siège de la  faculté de théologie protestante de Montpellier.
  • 1891 :
    • Élu  au Comité central de l’Union coopérative
  • 1897 :
    • Demande à l’automne un congé pour convenances personnelles à l’Université de Montpellier, la mauvaise santé de son fils Paul  exigeant qu’il soit éloigné du midi.
  • 1897-1898 :
    • S’installe en Suisse et donne un cours libre à l’Université de Lausanne sur la coopération.
  • 1898 :
    • Inaugure  à la faculté de droit de Paris un cours d’économie sociale comparée, fondé grâce à une libéralité du Comte de Chambrun. L’installation à Paris, conçue au départ comme provisoire deviendra définitive et aboutira finalement à une séparation de fait entre Charles Gide et son épouse, celle-ci résidant dans son domaine des Sources de Bellegarde du Gard, celui-ci habitant Paris mais allant régulièrement passer un mois d’été dans cette propriété située près de Nîmes.
  • 1898 :
    • Signe en février 1898 la deuxième pétition de soutien à Zola dans l’affaire Dreyfus. Son cours à la faculté de droit sera perturbé par les anti-dreyfusards. Adhère à la Ligue des droits de l’homme naissante.
  • 1899 :
    • Membre du Comité de direction de La coopération des idées, Société des Universités populaires, créée en 1899.Participera activement au mouvement des universités populaires
  • 1900 :
    • Participe à la création de l’École des Hautes Etudes Sociales où il est nommé vice-président du Conseil de direction. Il donne également à partir de cette date un cours à l’École nationale des Ponts et Chaussées.
  • 1900 :
    • A partir de 1900, participe aux activités de l’Union pour l’action morale de Paul Desjardins, transformée en 1906 en Union pour la vérité.
  • 1900 :
    • Diverses activités dans le cadre de l’Exposition universelle de 1900 à Paris. Présente un rapport au Congrès international sur l’enseignement des sciences sociales ; participe à la commission d’organisation du Congrès international de l’éducation sociale et à l’organisation du 4° congrès de l’Alliance coopérative internationale; participe à l’Ecole internationale de l’Exposition organisée par Patrick Geddes; est désigné par le Ministre du Commerce comme membre du jury et rapporteur général du 16° groupe de l’Exposition Universelle, consacré à l’économie sociale.
  • 1900 :
    • Première publication du rassemblement de ses conférences de propagande en faveur de la coopération sous le titre « La coopération ». Quatre éditions ultérieures, avec de modifications, paraîtront jusqu’en 1929, la dernière sous  le titre « Le coopératisme ».
  • 1902 :
    • Participe à Manchester au 5° congrès de l’Alliance coopérative internationale qui adopte une orientation plus socialiste. Charles Gide est élu à son Comité directeur et y sera régulièrement réélu à partir de là.
  • 1902 :
    • Elu Président de l’Union coopérative, il s’efforce de réunifier le mouvement coopératif dont l’unité avait été brisée par la scission en 1900 de la Bourse des coopératives socialistes.
  • 1902 :
    • Participe aux travaux de la Commission extra-parlementaire sur la dépopulation qui se réunira de 1902 à 1908.
  • 1903 :
    • Sollicité pour être membre du jury d’agrégation, Charles Gide se désiste et renonce par là à soutenir la candidature d’Albert Aupetit, un disciple de Léon Walras, qui sera de ce fait collé et devra renoncer à faire carrière dans l’université. Il s’ensuit une brouille avec Walras.
  • 1903 :
    • Nommé à la Commission extra-parlementaire du régime des mœurs qui se réunit de novembre 1903 à décembre 1908. Participe activement au courant abolitionniste de cette commission qui, minoritaire au début, finira par devenir majoritaire.
  • 1904 :
    • Sollicite et obtient un poste de professeur titulaire à la faculté de droit de Paris, renonçant ainsi formellement à son espoir de retour à Montpellier.
  • 1904 :
    • Membre du Conseil supérieur du travail, créé par un décret du 14 mars 1903.
  • 1904 :
    • Parution d’un ouvrage sur Les sociétés coopératives de consommation, réédité 3 fois jusqu’en 1924.
  • 1904 :
    • Vice-président de l’Association des cités-jardins de France créée cette année là par G. Benoit-Levy.
  • 1904 :
    • Élu au Comité national dont se dote la Ligue de l’étoile blanche (« pour la pureté personnelle et la moralité publique »), organisation protestante créée en 1899.
  • 1905 :
    • Publie sous le titre « Économie sociale » le rapport qu’il avait rédigé sur le groupe « économie sociale » de l’Exposition Universelle de 1900 qui avait fait l’objet d’une publication en 1903 noyée dans la masse des rapports officiels sur l’Exposition universelle. En 1911, une quatrième édition, revue et augmentée sera publiée sous le titre « Les institutions du progrès social » puis, sous ce même titre, en 1920 un cinquième édition de nouveau modifiée.
  • 1905 :
    • Création de l’Alliance d’Hygiène sociale, présidée par Léon Bourgeois. Charles Gide figure dans son conseil d’administration.
  • 1907 :
    • Chargé de conférences à l’Ecole de guerre.
  • 1909 :
    • Parution de l’Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu’à nos jours, écrit en collaboration avec Charles Rist. L’ouvrage connaîtra de nombreuses rééditions – 4 du vivant de Gide et 3 ultérieurement, la dernière datant de 1959 – et sera traduite en neuf langues.
  • 1910 :
    • La Revue du Christianisme sociale à laquelle collabore Gide depuis sa création (1896) se dote d’un Comité directeur auquel appartient Charles Gide
  • 1910 :
    • Préside la première « Conférence internationale des chrétiens sociaux » à Besançon
  • 1910 :
    • Participe à la  la création de la Ligue des consommateurs français, dont il est nommé président.
  • 1911 :
    • Création de l’Action chrétienne sociale dont il est élu président.
  • 1911 :
    • Chargé pour la France de la section « Économie et Histoire » de la Fondation Carnegie créée en 1910 « en vue de hâter l’abolition des guerres internationales »
  • 1912 :
    • Réunification du mouvement coopératif, signature d’un Pacte d’unité, dont le texte a été en grande partie rédigé par Charles Gide. Création de la Fédération nationale des sociétés coopératives de consommation (FNCC). Charles Gide est élu à son Conseil central.
  • 1912 :
    • Élu vice-président de l’Action internationale de lutte contre le chômage, créée en 1910 avec Léon Bourgeois comme président.
  • 1912 :
    • Échec de sa candidature à l’Académie des sciences morales et politiques
  • 1913 :
    • Reçoit le prix Laveleye décerné par l’Académie royale de Belgique
  • 1914 :
    • Élu Président de la Fédération française des sociétés anti-pornographiques
  • 1914 :
    • Participe à la création de la Ligue contre la vente et la consommation des stupéfiants et de l’opium en particulier.
  • 1915 :
    • La censure caviarde un de ses articles dans l’Emancipation
  • 1915 :
    • Son fils Paul, maintenu en première ligne depuis huit mois et en faveur duquel il avait refusé d’intervenir pour obtenir au moins une permission est tué lors d’un pilonnage d’artillerie.
  • 1916 :
    • Première réunion de la Société d’études critiques et documentaires sur la guerre dont il devient un des principaux responsables et qui sera un point de ralliement de ce qui reste des pacifistes français.
  • 1916 :
    • Rédaction d’un rapport pour la Ligue des droits de l’Homme sur « La politique commerciale après la guerre ». En 1918, il publiera dans la Revue d’économie politique un article sur « Des projets d’entente financière après la guerre ». Ces articles insistent sur la nécessité de rétablir après guerre une coopération entre les belligérants.
  • 1916 :
    • Création d’une Association franco-musulmane, avec Edouard Herriot comme Président et Charles Gide comme vice-président.
  • 1916 :
    • Création par Paul Doumergue à Paris d’une École de service social dans laquelle Charles Gide donnera régulièrement un cours jusqu’à la veille de sa mort. Il publiera ce cours d’initiation à l’économie en 1921 sous le titre Premières notions d’économie politique. Cet ouvrage sera réédité en 1930 et traduit en 10 langues. 
  • 1918 :
    • Son second fils, Édouard, est grièvement blessé par un tir d’artillerie français.
  • 1919 :
    • Charles Gide a 72 ans et est mis à la retraite des facultés de droit.
  • 1919 :
    • Remplace officiellement Édouard de Boyve à la direction de L’Émancipation
  • 1919 :
    • Participe en tant que représentant de la FNCC au Conseil Économique du Travail (CET) créé par la CGT de Léon Jouhaux. Il fait partie de son Comité directeur et élabore la notion de « nationalisation industrialisée » qui constituera un des points essentiels du programme du CET.
  • 1919 :
    • Réunion à Paris d’une « Conférence des coopératives interalliées et neutres ». Charles Gide, qui sera suivi sur ce point, plaide en faveur de la reconstitution de l’Alliance coopérative internationale (A.C.I.) et de la participation à celle-ci des anciens adversaires.
  • 1920 :
    • Première réunion du Comité central de l’A.C.I. à Genève, présidée par Charles Gide.
  • 1921 :
    • Publication du « Manifeste coopératif des intellectuels et universitaires français » rédigé par Charles Gide.
  • 1921 :
    • Donne le premier décembre sa leçon inaugurale au Collège de France, dans une chaire de coopération financée par la FNCC. 
  • 1922 :
    • Congrès de relance du mouvement du protestantisme social à Strasbourg. Charles Gide est élu président de l’Association protestante pour l’étude pratique des questions sociales
  • 1921 :
    • Participe au premier congrès d’après-guerre de l’A.C.I. à Bâle et est élu au Comité directeur. Charles Gide participera également aux congrès de l’A.C.I. de 1923 (Varsovie), 1927 (Stockholm) et 1930 (Vienne).
  • 1921 :
    • Élu au Comité central de la Ligue des droits de l’Homme.
  • 1921 :
    • Co-fondateur de la Revue des études coopératives, avec Bernard Lavergne. Mais c’est en fait ce dernier qui dirige la revue.
  • 1923 :
    • Prend position contre l’occupation française de la Ruhr
  • 1923 :
    • Invité comme représentant français de la FNCC au jubilé de la Fédération des coopératives russes (Centrosoyouz), se rend à Moscou puis à Varsovie.
  • 1925 :
    • Se rend en Palestine pour l’inauguration de l’université hébraïque de Jérusalem.
  • 1925 :
    • Participe au Redressement français, groupe d’expert fondé par le grand patron français Ernest Mercier.
  • 1926 :
    • Participe à la création la Ligue française pour la réforme foncière dont il est nommé président d’honneur
  • 1927 :
    • Élu vice-président de la Ligue des droits de l’Homme
  • 1927 :
    • La FNCC réunit à Nîmes son XIV° congrès et organise à cette occasion un jubilé pour les 80 ans de Charles Gide
  • 1930 :
    • Charles Gide effectue en avril 1930 son dernier cours au Collège de France
  • 1930 :
    • Appelle à la constitution  d’un Institut international d’études coopératives.
  • 1931 :
    • Prend position en faveur de l’accord douanier austro-allemand
  • 1931 :
    • Participe les 5 et 6 octobre 1931 à Bâle à la réunion constitutive de Institut international d’études coopératives.
  • 1931 :
    • En décembre, rend visite à Gandhi, de passage à Paris.
  • 1932 :
    • Donne le 14 janvier 1932 son dernier cours à l’Ecole de service social.
  • 1932 :
    • Meurt à Paris le 12 mars d’un cancer du larynx dont il souffrait depuis 1929. Il sera enterré à Nîmes, au cimetière protestant, à sa demande expresse sans fleurs, couronnes ni cérémonie